Pourquoi les investisseurs ressentent le besoin de « fuir vers la sécurité »

Il peut être tentant de fuir les marchés financiers à la baisse. Mais cette impulsion peut être mal avisée. Voici comment vous pouvez gérer ce désir de « fuite vers la sécurité » et continuer de respecter votre plan d’investissement à long terme.

Les périodes de baisse boursière mettent à l’épreuve non seulement votre portefeuille de placements, mais aussi l’investisseur que vous êtes. Lorsque votre conseiller financier vous demande si, hypothétiquement, vous seriez à l’aise avec une perte de 15 % ou de 20 % en une année, cela peut sembler abstrait. Toutefois, lorsque la bourse recule, beaucoup d’investisseurs remettent en question leur détermination.

 

Ce qui se passe ensuite, dans bien des cas, c’est un retrait rapide des marchés boursiers. Apeurés, les investisseurs ont souvent l’envie de vendre leurs titres de croissance et d’acheter des obligations à rendement inférieur mais prévisible, ainsi que des certificats de placement garanti (CPG). Le problème avec cette tactique? Vos pertes sont alors définitives, car vous remplacez des titres qui pourraient rebondir rapidement par d’autres qui pourraient mettre beaucoup plus de temps à ramener votre portefeuille à ses niveaux antérieurs.  

 

Cela ne veut pas dire que vous devriez ignorer la peur qui vous envahit lorsque la valeur de votre portefeuille d’actions diminue ou éviter les placements plus prudents. Ce sentiment de panique pourrait signaler plutôt un besoin légitime de revoir la façon dont votre portefeuille est construit et de déterminer si vos actifs sont répartis conformément à votre profil de risque. Au bout du compte, vous devez éviter les écarts soudains par rapport à votre plan à long terme. 

 

Comment pouvez-vous gérer ce désir urgent de vous retirer des marchés boursiers? 

 

 

Examinez votre profil de risque financier

 

Des études en économie comportementale montrent que les gens ne réagissent pas avec la même force face aux pertes et aux gains de placement. Ils ressentent plus de douleur – et donc, sont plus enclins à agir – lorsqu’ils essuient des pertes qu’ils ne ressentent de joie lorsqu’ils réalisent des gains1. Si elle n’est pas bien gérée, cette aversion pour les pertes peut avoir une influence négative sur le rendement des placements. C’est ce qui fait en sorte que des personnes peuvent se départir entièrement de leurs actions en période de ralentissement, pour ensuite se tourner vers des titres plus conservateurs pour limiter leurs pertes en bourse. 

 

Si la volatilité des marchés boursiers en 2022 vous a causé de l’inconfort, il est peut-être temps de revoir votre profil de risque. Bien qu’il soit logique de placer une partie de votre argent dans des placements plus prudents (par exemple, pour protéger les fonds investis pour un objectif à court terme), le malaise que vous ressentez peut également suggérer qu’il est temps de répartir différemment vos actifs. Si vous arrivez à créer un portefeuille qui suscite moins d’anxiété chez vous, vous pourriez peut-être vous débarrasser du même coup de cette envie pressante de quitter les marchés lorsqu’ils ralentissent. 

 

 

Faites face à vos craintes envers les marchés financiers

 

Les craintes associées à l’investissement de son argent sont tout à fait naturelles. Mais il existe des moyens de s’y attaquer et de distinguer les inquiétudes valides des préoccupations exagérées. Il est probable que ce qui vous inquiète vraiment, ce n’est pas la baisse de 15 % de votre portefeuille, mais bien la perspective de ne pas pouvoir prendre la retraite anticipée que vous espérez. Ou vous vous inquiétez peut-être du fait qu’après tant d’efforts, vous avez épargné si peu par rapport à vos pairs, qui eux ont réussi à faire croître leur capital. Essayez de voir ces sentiments comme des émotions passagères plutôt que des peurs permanentes, car ils ne sont pas productifs. Ces émotions n’ont pratiquement aucune incidence sur votre revenu à la retraite ou encore sur votre capacité à payer pour les études supérieures de vos enfants.

 

Deuxièmement, essayez d’éviter de consulter vos comptes ou vos rendements en bourse tous les jours. Une étude célèbre menée par l’économiste de renom Richard Thaler a révélé que les investisseurs sont prêts à accepter plus de risques lorsqu’ils consultent moins souvent leurs portefeuilles2. Une étude connexe de Thaler a montré que les investisseurs qui ont vérifié leurs portefeuilles tous les trimestres plutôt que tous les jours ont diminué leurs risques de perte modérée dans leur portefeuille de 25 % à 12  %3, réduisant du même coup le sentiment de panique pouvant pousser à se retirer des marchés.

 

Au lieu de courir vers la sortie au moindre mauvais signe, essayez de repenser profondément votre portefeuille qu’une ou deux fois par année seulement, en vous concentrant sur les catégories d’actifs en bourse qui ont pris une plus grande part que prévu dans votre répartition cible initiale et celles qui ont diminué en deçà des niveaux confortables. 

 

 

Si vous vous retirez de la bourse, faites-le doucement

 

Après avoir passé en revue votre profil de risque, vous pourriez vouloir diminuer votre exposition à des actifs à croissance plus élevée (et donc à risques plus élevés). Les types d’actifs vers lesquels vous pouvez vous tourner dépendent de divers facteurs, comme votre horizon de placement en bourse et vos objectifs à court et à long terme. 

 

En conclusion, il est important de comprendre que la plupart des investisseurs ont des craintes et des envies subites de se retirer des marchés. Mais nous savons d’expérience qu’il est souvent préférable de maintenir sa position — une forte reprise est souvent à nos portes.